Leadership au féminin, pourquoi donc ?

Les  clubs de femmes dirigeantes sont nombreux et je m’interroge sur leur pertinence; pourquoi dédier des instances de ce type spécifiquement aux femmes ?

Qu’est ce que le leadership au féminin, qu’est ce que le genre confère de singulier à un(e) dirigeant(e) ? Pourquoi vouloir rester entre-soi ?

Je suis sollicitée de temps en temps pour intégrer ce genre de structures ; n’étant pas à une contradiction près , je suis bénévole au sein de Force Femmes.

Une politique de quotas probante

Je constate – et déplore – l’efficacité d’une politique de quotas quand il s’agit d’accélérer la mue culturelle dans certains secteurs (exemple les conseils  d’administration, avec la loi Copé-Zimmermann). D’ailleurs je constate que beaucoup de dirigeants (et dirigeantes ?) ignorent encore que la féminisation des conseils d’administration concerne les entreprises dès 500 salariés et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et/ou de total de bilan depuis le 1er janvier 2017 ; les entreprises cotées ont, quant à elles, remarquablement appliqué cette loi de 2011.

On peut cependant regretter l’absence d’effet d’entrainement vers les autres instances dirigeantes : la loi Copé-Zimmermann s’est cantonnée aux boards ; les comex et autres codir des entreprises du CAC 40 et du SBF120 ne comptent que  15% de femmes selon l’enquête Ethics & boards parue dans le Monde du 06 mars 2017. Affligeant !

Solidarité ou ostracisme ?

Quels principes sous-tendent ces groupes uni-genres ? une sororité complice sur fond de partage de bonnes pratiques ? une défiance ? un manque de confiance en soi ?

Si l’on considère que le leadership féminin est particulier, il en est donc de même pour le leadership masculin. Dès lors pourquoi ne pas associer nos forces respectives, valoriser cette altérité, s’y intéresser ?

De l’époque des gynécées aux ségrégations actuelles, les femmes ont le plus souvent subi leur sort. Les discriminations salariales perdurent, la liberté de disposer de soi nulle ou fragile, la société évoluant lentement, régressant parfois.

Les mondes se ferment, les frontières se referment, le repli s’observe de plus en plus. Les entreprises parlent de co, de transversalité, d’ouverture, le digital rend ubiquitaire. A l’inverse, les opinions de nombreux citoyens sur notre planète riment avec peur et protectionnisme.

Pourquoi donc décider librement de se priver de diversité, de mixité, d’ouverture au différent ?

L’inspiration norvégienne

En Isräel et en Norvège,  le service militaire est obligatoire et mixte. La conscription sexuellement neutre a été votée en 2013 par le parlement norvégien. Nina Hellum, chercheuse à l’Institut de recherche de la Défense norvégienne, citée par l’AFP, est enthousiaste. «La cohabitation accroît la tolérance, l’acceptation et la compréhension mutuelles.» 

La société évolue sur des temps longs, que les lois tentent d’accélérer.

De l’entre-soi à l’altérité

Le bien vivre ensemble doit se cultiver, Quelles que soient les raisons, ne cédons pas à la tentation de l' »entre-soi », de Bourdieu ou d’autres, au profit de l’altérité, de la confiance, en soi et donc en l’autre.

Retrouvez ici les articles du blog – merci d’avance pour vos Correspondances!

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