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L’Homme est la Nature

L’Homme est la Nature, et ce n’est pas une erreur grammaticale ! Nous le rappelions lors du dernier article du blog, le mot crise appelle aussi la notion d’opportunité. Le surgissement de ce nouveau virus semble avoir modifié quelques curseurs dans les relations entre l’Homme et la Nature.

Quelle est la responsabilité des hommes et des femmes dans le passage de la Barrière des espèces de ce virus chimère? L’état des découvertes est repris dans cet excellent article de France Culture que je vous invite à parcourir.

Quel bonheur d’entendre à nouveau le champ des oiseaux, de découvrir des canards sur le périphérique ou des daims à Boissy Saint Léger ! Quelle joie de nouer / renouer avec le sport pour certains : une sortie d’une heure par jour a été posé comme une limite, mais ne s’est-il pas agi, pour beaucoup d’entre nous, d’une incitation à sortir, à respirer, plaisir que nous ne nous accordons pas en temps « normal » ?

Vive le vert

Le bio prend des parts de marché, le vélo explose, le vert est tendance.

Tendance confirmée par le second tour des élections municipales dans plusieurs villes de premier plan, scrutin placé au sortir du confinement.

Outre cette couleur politique, le rajeunissement d’une part significative de nos représentants est à noter également. Serions nous réellement en train de changer d’ère ? D’air?

Du ET au EST

Pour cela il faudrait changer de mindset. Poser l’équation de l’Homme et de la Nature est une erreur fondamentale. L’Homme est la Nature et la Nature est l’Homme, entre autres. Seule une approche holistique est possible pour bien poser la problématique et donc trouver des solutions pertinentes. L’humanité est un ingrédient du cosmos, réalité que nous avons ressentie lors de l’arrêt forcé de la planète, tout comme nous le vivons les nuits d’été en contemplant les cieux étoilés.

Cette émotion qui nous transporte, un connecté à tout, est celle qui nous fait nous sentir pleinement vivant, amoureux de la Vie. Les amants ne font qu’un, le ET sépare. Vous et nous, les femmes et les hommes, les valides et les handicapés…. méfions nous de ces ET qui catégorisent et qui clivent. Dès que le ET est posé, les prémisses du problème sont fausses à l’instar des solutions susceptibles d’être trouvées.

L’écologie ne s’articule pas avec l’économie via des arbitrages. Il faut imaginer d’autres rapports au monde, d’autres chaînes de création de valeurs, le moment est propice et il est plus que temps. Aucun dogmatisme n’est possible car il s’agit d’inventer. Espérons que la jeunesse (d’esprit au moins autant que d’état civil) en soit la catalyseur.

Nous ne pouvons écarter le risque que – passée l’émotion – nos bons vieux principes d’homéostasie mettent tout en oeuvre pour que tout redevienne « comme avant ». Je suis une incorrigible optimiste, et il me semble capter des signaux plus que faibles qui constituent de véritables encouragements.

Le beau et le bon

Espérons que le beau nous guide et que le bon (sens) ne nous abandonne pas. Le beau fait une intrusion remarquable et remarquée dans nos conversations, nourrissant la spiritualité à moins que ce ne soit l’inverse. Dans le langage courant aussi, la belle journée s’est substituée aux souhaits de bonne journée comme une traînée de poudre. Le bonjour fait de la résistance, mais pour combien de temps encore ? Du bon pour entamer un message et du beau pour clore, sans oublier une dose de care avec cette formule : « prenez soin de vous »… faut-il que le monde soit hostile ! Que nous racontent ces effets de mode, ces tics linguistiques, de notre rapport réel au beau ? Avions-nous perdu de vue ce besoin fondamental de connexion au sublime qui habitait déjà les habitants des grottes de Lascaux ? Notre matérialisme a-t-il fait le lit du besoin criant de sens et de beau qui balaie les générations ?

A l’heure où une crise économique s’annonce, comment articuler ces principes de réalité et de magnifique ? Je propose une modeste contribution : arrêter de parler pour agir. L’action modeste, faire, pas après pas, progresser, implémenter : faire du beau et faire du bien.

Cela ne se fera pas sans résistance, raison pour laquelle il faut faire de cette crise sanitaire un accélérateur de changement, prendre la vague. Ce changement est kaléidoscopique : à l’échelle de l’individu, des instances, des pays, la réalité est la même ; toutefois l’effort est sans doute un peu plus important pour des cultures cartésiennes et/ou manichéennes. Mais l’alignement des planètes est tel que la bascule semble inéluctable.

Ne soyons pas ennemis de nos intérêts, agissons, pourquoi pas tout de suite ? Maintenant ! Evidemment, je vous souhaite un « bel » été !!

Retrouvez ici les articles du blog – merci d’avance pour vos Correspondances!